Centrafrique : Faustin-Archange Touadéra vers un 3e mandat ?

Le président centrafricain a confirmé dans un discours à la Nation, le 30 mai, qu’il allait demander au gouvernement d’organiser un référendum constitutionnel dans les plus brefs délais, aux fins de permettre aux électeurs de valider ou non un projet de nouvelle Constitution. Une occasion de faire sauter l’actuel constitutionnel autour de la limitation de mandats présidentiels ?

Que mijote Faustin-Archange Touadéra ? Le président centrafricain a confirmé dans un discours à la Nation, le 30 mai, qu’il allait demander au gouvernement d’organiser un référendum constitutionnel dans les plus brefs délais, aux fins de permettre aux électeurs de valider ou non un projet de nouvelle Constitution.

«J’ai décidé, après consultation du président de la Cour constitutionnelle et du président de l’Assemblée nationale (…) de soumettre au référendum le projet d’une nouvelle Constitution», a déclaré Faustin-Archange Touadéra, qui a justifié cette démarche par le besoin pressant des populations.

«Une grande majorité de la population et des forces vives de la Nation se sont exprimées à travers des pétitions, des mémorandums, des marches organisées sur l’ensemble du territoire national, m’invitant à doter la République d’une nouvelle Constitution», a-t-il affirmé. Si le chef de l’Etat a souligné que la date sera fixée prochainement, les détails du projet de la nouvelle Constitution demeurent encore un mystère.

Faire sauter le verrou constitutionnel ?

Pour l’opposition ce projet de la nouvelle Constitution va permettre d’ouvrir la voie royale à l’actuel président vers un 3^e mandat. Réélu une fois, en effet, Faustin-Archange Touadéra, ne peut pas, en l’état actuel du texte fondamental, briguer un nouveau mandat. Ses détracteurs pensent que le projet en gestation devrait ainsi lui permettre de s’affranchir de la limitation du nombre de mandats présidentiels.

«Ce n’est pas une surprise. En particulier depuis l’éviction de Danièle Darlan (ex-président de la Cour constitutionnelle, ndlr), on savait que le président saisirait l’opportunité de faire sauter le verrou constitutionnel», a déploré un cadre de l’opposition relayé par Jeune Afrique. Affaire à suivre.