« Je fais partie des agriculteurs qui sont touchés par ce fléau que sont les criquets. Cela fait un peu plus de 25 jours qu’ils sont arrivés chez moi », témoigne Ahmad Hamoud Arham-Jaddah, agriculteur local, les mains chargées d’insectes encore vivants.
Face à l’ampleur de la crise, des campagnes de pulvérisation de pesticides ont été lancées dans les zones touchées. À la tête de cette opération, Sayed Al-Mahdi al-Targhi, président de la campagne nationale pour la lutte contre les criquets du Sahara, multiplie les déplacements sur le terrain.
« Aujourd’hui, c’est la seconde fois que nous venons dans cette région agricole qui est touchée par le criquet du Sahara. Le but est de contrôler la dernière phase de la croissance des larves en se basant sur les informations provenant des régions agricoles et des équipes qui y sont basées », explique-t-il.
Selon lui, la situation est critique. « En ce moment, ces phases de fécondation et d’éclosion sont devenues de plus en plus rapides et s’étendent sur plusieurs régions. C’est très dangereux et cela nécessite une réaction rapide. »
Les experts estiment que cette recrudescence est liée aux fortes précipitations et aux conditions climatiques exceptionnelles enregistrées ces derniers mois dans le désert libyen, créant un environnement propice à la reproduction de ces insectes redoutés.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) rappelle que le criquet pèlerin constitue l’une des menaces les plus sérieuses pour la sécurité alimentaire mondiale. Sa capacité à se déplacer sur de longues distances et à se reproduire à grande vitesse en fait un ennemi redoutable des agriculteurs.
Les autorités libyennes sont appelées à intensifier leurs efforts de lutte pour éviter une crise alimentaire majeure dans cette région déjà fragilisée par l’instabilité politique et le dérèglement climatique.
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