CENTRAFRIQUE : RÉPARATIONS POUR LES VICTIMES DE CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ

En République centrafricaine, les victimes des crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés en mai 2019 dans les villages de Koundjili et Lemouna, au nord-ouest du pays, ont finalement obtenu réparation. Le Service d’aide aux victimes et à la défense (SAVD) de la Cour pénale spéciale (CPS) a remis aux familles une compensation financière ainsi que des kits de dignité aux femmes victimes de viol.

Les principaux responsables de ces atrocités, Mahamat Tahir, Ousmane Yaouba et Issa Sallet Adoum, ont été arrêtés et jugés en octobre 2023. Mahamat Tahir et Ousmane Yaouba ont été condamnés à 20 ans de prison, tandis qu’Issa Sallet Adoum a écopé de 30 ans d’emprisonnement. La Cour pénale spéciale, un tribunal hybride mis en place en 2015 pour poursuivre les crimes les plus graves commis en Centrafrique depuis les dernières décennies, a officiellement remis les réparations aux victimes le 31 août 2024, suite à la décision de la chambre d’appel.

« L’identification des parties civiles et des familles a été réalisée à différents stades de la procédure, depuis l’instruction jusqu’à la décision finale en appel. Un accord de partage équitable a ensuite été signé par les bénéficiaires », explique Charles Mugaruka, responsable du SAVD.

Simplice Bissi, qui a perdu 11 membres de sa famille dans ces massacres, a exprimé son soulagement face aux condamnations et à l’octroi des réparations. « Cette réparation apaise une partie de nos souffrances. Certains ont reçu 1 million de FCFA, d’autres 700 000. Cet argent permettra aux veuves, orphelins et femmes violées de lancer des activités génératrices de revenus », témoigne-t-il.

Au total, les réparations financières s’élèvent à 18 855 000 FCFA (soit environ 28 700 euros), une somme fournie par le Bureau de la démocratie et des droits de l’homme du département d’État américain, les trois condamnés ayant été déclarés insolvables.