Un appel urgent à l’action
Dans son discours inaugural, Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), a mis en garde contre l’inaction face à l’accélération des crises climatiques. « La façon dont nous gérons nos terres aujourd’hui déterminera directement l’avenir de la vie sur Terre », a-t-il déclaré. Son message s’inscrit dans un contexte alarmant : 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, accentuant la sécheresse des rivières et perturbant les cycles de l’eau.
La désertification, aggravée par le changement climatique et les pratiques agricoles non durables, menace la sécurité alimentaire, hydrique et économique de millions de personnes, en particulier dans les régions les plus vulnérables.
Le défi financier et la réallocation des ressources
L’un des principaux obstacles à la lutte contre la désertification reste le financement. Ibrahim Thiaw a estimé qu’un investissement de 2,3 billions de dollars serait nécessaire d’ici 2030 pour restaurer les terres dégradées à travers le monde. Cependant, il a souligné que ce montant équivaut aux dépenses mondiales annuelles en matière de défense ou aux subventions nuisibles à l’environnement.
« Il est possible de réorienter ces ressources sans engager de nouvelles dépenses, ce qui pourrait transformer notre capacité à restaurer nos écosystèmes et à garantir un avenir durable », a-t-il affirmé.
Un défi scientifique et humain
Les discussions de la COP16 incluent également des contributions d’experts comme le Professeur Johan Rockström, co-directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur les impacts climatiques. Selon lui, cette décennie est cruciale pour éviter des points de bascule irréversibles dans les systèmes naturels de la planète.
La désertification, combinée aux sécheresses prolongées et aux perturbations des régimes pluviométriques, fragilise les écosystèmes et accentue les inégalités. « Chaque hectare de terre dégradée que nous ne restaurons pas aujourd’hui compromet la sécurité alimentaire et hydrique de demain », a averti le professeur Rockström.
Vers des solutions concrètes
Le sommet de Riyad vise à mettre en place des mesures ambitieuses pour restaurer les terres dégradées, améliorer la gestion des sols et renforcer la résilience des communautés face aux changements climatiques. Des projets pilotes, des initiatives de reforestation et des partenariats internationaux figurent parmi les priorités discutées.
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