Un constat sans appel : 40,6 % des terres touchées
Au cours des 30 dernières années, la superficie des terres arides a augmenté de 4,3 millions de kilomètres carrés, soit une zone supérieure d’un tiers à celle de l’Inde, le septième plus grand pays du monde. Ces terres représentent désormais 40,6 % des terres émergées de la planète, un chiffre qui illustre une transformation profonde et durable de l’environnement.
Selon Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULD, ce phénomène n’est pas simplement une fluctuation climatique : « Pour la première fois, la crise de l’aridité a été documentée avec une clarté scientifique, révélant une menace existentielle. »
Une crise qui affecte des milliards d’êtres humains
Aujourd’hui, 2,3 milliards de personnes – soit plus du quart de la population mondiale – vivent dans des zones arides. Si les tendances actuelles se poursuivent et que la planète continue de se réchauffer, ce chiffre pourrait atteindre cinq milliards d’ici à la fin du siècle.
Les conséquences seraient dramatiques :
• Épuisement des sols : les terres arables deviendraient de plus en plus improductives, mettant en péril la sécurité alimentaire mondiale.
• Ressources en eau raréfiées : les populations dans les zones touchées souffriraient d’un accès réduit à l’eau potable.
• Écosystèmes en déclin : des habitats autrefois florissants pourraient s’effondrer, provoquant une perte irréversible de biodiversité.
Une distinction cruciale entre sécheresse et aridité
Le rapport souligne une différence essentielle entre sécheresse et aridité. Alors que la sécheresse désigne des périodes temporaires de faibles précipitations, l’aridité représente une transformation permanente et irréversible des écosystèmes.
Ce basculement résulte de plusieurs facteurs, dont le changement climatique, la déforestation, les pratiques agricoles non durables et l’épuisement des ressources naturelles.
Un appel à l’action
Face à cette crise, le comité scientifique appelle à des actions urgentes pour limiter l’expansion des terres arides et préserver les écosystèmes restants. Des initiatives telles que la restauration des sols dégradés, la gestion durable de l’eau et la reforestation massive sont jugées essentielles pour freiner cette dynamique.
Ce rapport intervient alors que les dirigeants mondiaux se préparent à la prochaine Conférence des parties (COP) sur la lutte contre la désertification, prévue en 2025. « Nous sommes confrontés à une menace existentielle qui nécessite une réponse globale et immédiate, » a insisté Ibrahim Thiaw.
Alors que l’aridité continue de redéfinir les paysages terrestres, le sort de milliards de vies humaines et d’écosystèmes entiers dépendra des mesures prises dans les années à venir.
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