ÉGYPTE : LES GRANDS DÉFIS D’ABDEL FATTAH AL-SISSI

Abdel Fattah Al-Sissi a été proclamé vainqueur de la présidentielle, le 18 décembre dernier, s’assurant sans surprise un nouveau mandat de six ans, durant lesquels il fera face à de nombreux défis comme le boom de l’inflation et la pauvreté croissante.

L’issue de la présidentielle du 10 au 12 décembrene faisait aucun doute. Selon les résultats officiels proclamés le 18 décembre, Abdel Fattah Al-Sissi, au pouvoir depuis qu’il a renversé l’islamiste Mohamed Morsi en 2013, a été réélu. Il remporte ainsi sa troisième élection présidentielle, avec 89,6 % des voix, s’assurant un nouveau mandat de six ans à la tête du pays.

De nombreux défis

Depuis son arrivée au pouvoir, Abdel Fattah Al-Sissi affirme avoir vaincu le “terrorisme” et fait du “développement” sa priorité. Il a lancé une série de mégaprojets pharaoniques, comme la construction d’une nouvelle capitale, l’extension du canal de Suez, ou l’achat de trains à grande vitesse. Il a également renforcé ses relations avec les pays du Golfe, les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Union européenne.

Cependant, le nouveau président fera face à de nombreux défis, tant sur le plan interne qu’externe. Sur le plan interne, il doit gérer une situation économique et sociale difficile, marquée par une inflation élevée, une pauvreté croissante, une dette publique qui a triplé depuis son arrivée au pouvoir, et une dépendance aux aides financières étrangères.

Gérer les tensions régionales

Il doit également faire face à une contestation populaire, qui s’est exprimée lors de rares manifestations en 2019 et 2021, malgré la répression implacable de toute opposition. Il doit enfin garantir la stabilité du pays, qui reste menacé par des groupes armés, notamment dans le Sinaï, où une branche de l’État islamique est active.

Sur le plan externe, Abdel Fattah Al-Sissi doit gérer les tensions régionales, notamment avec la Turquie, qui soutient les Frères musulmans et s’oppose à l’Égypte sur le dossier libyen et le partage des ressources en Méditerranée orientale. Il doit également composer avec l’Éthiopie, qui a construit un barrage sur le Nil, menaçant l’approvisionnement en eau de l’Égypte. Il doit enfin préserver ses intérêts stratégiques, notamment dans la Corne de l’Afrique, où il cherche à contrer l’influence de la Turquie et du Qatar. On lui souhaite bien du courage.