Les autorités gabonaises s’inquiètent de la banalisation des discours xénophobes qui ont cours dans la société depuis un certain nombre d’années. Une mise au point s’imposait à quelques mois des élections générales, qui sont un moment propice à la prolifération de tels comportements, dans ce petit pays d’Afrique centrale de quelques deux millions d’habitants, où vivent de nombreuses communautés étrangères venues chercher un meilleur devenir.
MEDIA AFRIQUE NEWSC’est par un point de presse tenu à Libreville le 15 juin dernier, que le Porte-parole du gouvernement gabonais, Rodrigue Mboumba Bissawou a mis en garde contre la banalisation de discours à caractère xénophobes qui pullules dans la société. Il a dénoncé dans son discours devant la presse gabonaise, ce qu’il considère comme un outrage au vivre ensemble.
Il a par ailleurs dressé un constat déplorable « depuis un certain temps, comme en 2016 en pareille période (élections présidentielles), nous notons la récurrence de propos xénophobes sur la place publique », a asséné le ministre gabonais, avant de mettre en garde « Ces violences verbales peuvent avoir des graves répercussions et des conséquences inimaginables sur le pays ». Tout en condamnant « ces dérives verbales », Il a appelé à la « responsabilité ».
La sortie médiatique du gouvernement gabonais intervient quelques semaines après une levée de boucliers, qui fait suite à la décision prise en conseil d’administration de nommer un sénégalais, Ousmane Cissé, à la tête de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), la principale entreprise en charge de la fourniture d’eau et d’électricité dans le pays. Cette décision a suscité une vague d’indignation, y compris au sein de l’entreprise, au point que le concerné a pris la décision de renoncer à cette nomination.
Notons que les communautés étrangères sont présentes dans plusieurs pans de l’économie du pays, y compris dans le secteur informel. C’est cette situation qui fait dire à de nombreux gabonais qui souhaitent monter des activités, que le gouvernement accorde plus de facilités aux étrangers.
En 2016, le candidat Bongo avaient déjà dénoncé une campagne électorale « nauséabonde » de ses opposants qui souhaitaient le disqualifier au prétexte qu’il ne serait pas né de père et de mère gabonais. Cette campagne avait profondément divisé le pays. L’intervention du ministre sonne donc aussi comme une mise en garde, d’autant que le pays s’apprête à connaître trois échéances électorales, dont la présidentielle.
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