GHANA / PRÉSIDENTIELLE : LES CANDIDATS FACE AUX DÉFIS ÉCONOMIQUES

Prix des denrées alimentaires en hausse vertigineuse, épargnes en chute libre, dévaluation des obligations d’État… Le Ghana peine à sortir la tête de l’eau. À l’approche de l’élection présidentielle prévue le 7 décembre, les promesses électorales pour redresser l’économie en crise s’annoncent comme un facteur clé dans le choix des électeurs.

Deux figures majeures s’affrontent dans une course qui s’annonce serrée : Mahamudu Bawumia, actuel vice-président et candidat du New Patriotic Party (NPP), et John Mahama, ancien président et leader du National Democratic Congress (NDC), principal parti d’opposition.

Mais au-delà des clivages politiques traditionnels, l’économie, en pleine tourmente, pourrait bien être le terrain décisif de cette bataille électorale.

Richard Norte, propriétaire d’une boutique, témoigne :

« Les prix augmentent sans arrêt, et mes clients achètent de moins en moins. Cela devient insoutenable. »

Une crise économique historique

Le second mandat du président Nana Akufo-Addo a été marqué par l’une des pires crises économiques de l’histoire récente du Ghana. Après un défaut de paiement sur la dette extérieure, le pays a obtenu en mai 2023 un plan d’aide de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).

Ce soutien financier s’est accompagné de mesures d’austérité drastiques, provoquant une chute du pouvoir d’achat des ménages et la ruine de nombreux petits épargnants.

Des indicateurs contrastés

            •           En 2022, l’inflation a atteint un pic de 54,1 %, avant de redescendre à 23,2 % fin 2023.

            •           La croissance économique a montré des signes de reprise avec un taux de 5,8 % au premier semestre 2024, mais les prévisions annuelles restent modestes à 3,4 % du PIB.

Ces chiffres, bien que encourageants, ne suffisent pas à rassurer la population, qui continue de subir les effets de la crise.

Les visions économiques des candidats

Mahamudu Bawumia, candidat de la majorité, mise sur les signes de reprise économique pour convaincre les électeurs. Son discours met en avant la stabilité retrouvée et des politiques orientées vers une croissance durable.

John Mahama, quant à lui, propose une approche différente : il souhaite renégocier certains aspects de l’accord avec le FMI, mettant l’accent sur la création d’emplois pour les jeunes, le développement de l’agriculture et des infrastructures essentielles.

Une élection décisive

Le Ghana, qui s’apprête à élire son neuvième président, est à un tournant. Qui saura redonner espoir à une population épuisée par les crises successives ? La réponse sera connue le 7 décembre prochain, lors d’un scrutin qui s’annonce déterminant pour l’avenir