Ghana : prochain eldorado du terrorisme islamiste ?  

Le Ghana est considéré dans la sous-région d’Afrique de l’ouest comme le pays qui fait exception en matière d’attaques djihadistes. En effet, son territoire est relativement épargné par les violences que connaissent la plupart des pays de la  sous région. Pourtant, cette position serait aujourd’hui menacée, à en croire l’analyse du chercheur ivoirien, Arthur BANGA, qui a écrit sur l’implantation des groupes terroristes au nord du Ghana, pour le compte de l’Institut de relations internationales et stratégiques.

Le Ghana est le seul pays de la sous-région qui n’a pas connu d’attaques terroristes sur son sol. Mais depuis quelques temps, le pays passe d’un territoire dit de « transit » à un territoire « d’implantation ». Il serait en phase de devenir un territoire de conquête, du fait de la volonté des terroristes d’agrandir leur zone d’influence, selon le chercheur Arthur Banga.

Le JNIM, un mouvement terroriste très actif au Mali, au Niger et au Burkina Faso, aurait donné des instructions afin que les territoires Togolais et Ghanéens soient explorés, dans le but d’y implanter des groupes terroristes actifs.

Dans leur stratégie initiale, les terroristes avaient jusqu’à présent épargné le Ghana. Ils utilisaient ce territoire comme base de repli, en vue de sécuriser leurs familles. Le chercheur explique que depuis 2016 et le discours d’Amadou Koufa, l’Émir de la Katiba Macina, groupe affilié à Al-Qaida, le Ghana est défini comme une zone opérationnelle, donc comme un objectif de conquête.

En février de cette année, le nord du Ghana a été la cible d’une attaque qui visait un pont. Et le pays est devenu une terre de recrutement, puisque selon le chercheur ivoirien, des combattants ghanéens se retrouvent en Libye et au Mali. Les autorités ghanéennes intègrent désormais cette menace dans leur stratégie de défense du territoire.

Il faut dire que les mouvements terroristes prospèrent dans des milieux où les structures de l’État sont faiblement ou pas du tout implantées. Le nord du Ghana, en ce sens, fait l’objet de la convoitise des djihadistes, en matière de recrutement. C’est une zone pauvre, en proie au chômage et marquée par des conflits fonciers et tribaux.