Cette évacuation intervient dans un climat de tension et de méfiance. Pour une partie de la population, ce départ est perçu comme une volonté d’apaiser les tensions politiques et de tourner la page des années sombres. Pour d’autres, notamment les familles des victimes du massacre du 28 septembre 2009, il s’agit plutôt d’une manœuvre pour soustraire l’ex-capitaine à la justice. Condamné en juillet 2024 à vingt ans de prison pour son rôle dans ce drame, Dadis Camara n’en est pas à son premier exil : après avoir quitté le pouvoir en 2010, il avait déjà vécu plusieurs années au Burkina Faso.
L’absence de communication claire des autorités sur son état de santé alimente les suspicions. Certains y voient le signe d’une stratégie politique visant à protéger les anciens dirigeants impliqués dans des affaires sensibles. Une pratique déjà observée avec l’ex-président Alpha Condé, également autorisé à quitter le pays pour des raisons médicales.
La question reste entière : la Guinée peut-elle espérer une véritable justice tant que ses anciens dirigeants échappent à leurs responsabilités judiciaires sous couvert d’évacuation sanitaire ?
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