CÔTE D’IVOIRE : TIDJANE THIAM DÉSIGNÉ CANDIDAT DU PDCI

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) a officiellement désigné, jeudi 17 avril, Tidjane Thiam comme son candidat pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Une investiture attendue, saluée par une large majorité de militants lors de la convention nationale du parti, malgré une polémique persistante autour de la nationalité du candidat.

Tidjane Thiam a été élu avec un score écrasant de 99,5 % des suffrages exprimés, soit 5 321 voix sur les 5 350 votants. Le taux de participation s’est élevé à 93,17 %, selon les résultats provisoires communiqués par le comité d’organisation. Des chiffres qui, pour les responsables du PDCI, traduisent l’unité et l’enthousiasme des militants autour de leur leader.

À la tête du parti depuis 2023, Tidjane Thiam, ancien ministre de la Planification et ancien patron du Crédit Suisse, incarne pour beaucoup l’espoir d’un retour au pouvoir du plus vieux parti politique ivoirien. Fort d’une expérience internationale de plus de deux décennies, notamment en Europe et aux États-Unis, il est perçu par ses partisans comme un homme capable de redonner à la Côte d’Ivoire une stature économique et diplomatique forte.

Mais sa désignation ne fait pas l’unanimité. Au cœur de la controverse : sa nationalité. Né en Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam a acquis la nationalité française en 1987, avant d’y renoncer en mars 2025 pour se conformer à la Constitution ivoirienne, qui interdit la double nationalité aux candidats à la magistrature suprême. Un renoncement jugé tardif par ses détracteurs, qui remettent en cause la légitimité de sa candidature.

Ce débat intervient dans un contexte politique tendu. Trois figures de l’opposition, l’ancien président Laurent Gbagbo (PPA-CI), l’ex-chef du Parlement Guillaume Soro et l’ancien ministre Charles Blé Goudé, ont été écartées de la liste électorale provisoire, publiée le 17 mars dernier. En cause : des condamnations judiciaires qui les rendent inéligibles.

Face à une opposition affaiblie, l’incertitude plane également du côté du pouvoir. Le président sortant, Alassane Ouattara, 83 ans, n’a toujours pas confirmé s’il se représentera pour un quatrième mandat. En janvier, il déclarait toutefois être « désireux de continuer à servir son pays ».

Désormais candidat investi, Tidjane Thiam devra convaincre au-delà de son camp. Parmi les grands dossiers qui l’attendent : la réforme du franc CFA, les relations avec la France, les enjeux de sécurité régionale et les préoccupations économiques internes. Son investiture solennelle est prévue à Yamoussoukro dans les prochaines semaines, avant le lancement officiel de la campagne présidentielle.