Depuis le coup d’État de septembre 2021 ayant renversé Alpha Condé, les militaires avaient promis un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Pourtant, trois ans plus tard, la situation demeure au point mort. En 2022, Mamadi Doumbouya avait pourtant dévoilé un programme en dix étapes, incluant un recensement général, l’élaboration d’une nouvelle constitution et l’organisation d’élections. Mais à quelques jours de l’échéance, ces engagements restent largement inachevés.
Des pressions inefficaces
Les sanctions économiques imposées puis levées par la CEDEAO pour accélérer le processus n’ont pas suffi à obtenir des avancées significatives. Le flou entretenu par la junte sur l’état d’avancement de la transition inquiète davantage.
Pour Cellou Dalein Diallo, principal opposant en exil, la stratégie est claire : « Mamadi Doumbouya veut retarder encore l’échéance pour se maintenir au pouvoir. » Dans une récente interview accordée à RFI, il affirme que le chef de la junte préparerait même sa candidature à la future présidentielle, contournant ainsi les interdictions initiales prévues dans la charte de transition.
Un climat tendu et des soupçons de propagande
Bien que Mamadi Doumbouya n’ait pas encore officiellement annoncé ses intentions, certains signaux suscitent des inquiétudes. Par exemple, des manifestations dans plusieurs villes du pays ont récemment appelé à sa candidature. Un incident tragique survenu le 1er décembre à N’Zérékoré, lors d’un tournoi de football dénommé “Trophée Mamadi Doumbouya”, a renforcé ce climat de méfiance. La bousculade, ayant causé plusieurs morts, est perçue par certains comme un événement orchestré pour magnifier la figure du président de la transition.
Un début d’année sous haute tension
Face à l’incertitude, opposants et membres de la société civile se disent prêts à agir dès les premiers jours de 2025 si le statu quo persiste. Les appels à manifester se multiplient, menaçant de plonger le pays dans une nouvelle crise politique profonde.
Alors que la Guinée s’approche d’un tournant décisif, la communauté internationale surveille de près l’évolution de la situation. Une transition prolongée sans calendrier clair pourrait davantage fragiliser le pays, déjà marqué par des tensions économiques et sociales.
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