KENYA: UN ACCORD À 960 MILLIONS DE DOLLARS POUR BOOSTER L’ÉCONOMIE KÉNYANE

En visite d’État à Pékin, le président kényan William Ruto a conclu un accord de financement d’envergure avec la Chine, portant sur 960 millions de dollars. Ce partenariat vise à renforcer trois secteurs stratégiques de l’économie kényane : l’industrie manufacturière, l’agriculture et le tourisme.

Dans le détail, 230 millions de dollars seront injectés dans l’industrialisation, 430 millions dans des projets agricoles et 230 millions dans le développement touristique. Le financement prévoit notamment la construction d’usines, la mise en place d’une ferme avicole de 500 000 poules, la culture d’aloès à grande échelle, ainsi que l’installation d’un groupe hôtelier chinois au Kenya.

Un partenariat qui s’inscrit dans la durée

Cette annonce illustre la solidité des relations bilatérales entre Nairobi et Pékin, déjà marquées par d’importants investissements chinois dans les infrastructures kényanes. On peut citer, entre autres, le chemin de fer Mombasa–Naivasha, le port de Lamu, l’autoroute express de Nairobi et le terminal pétrolier de Mombasa.

« Le Kenya est membre de l’Initiative la Ceinture et la Route, ce qui a permis la construction du chemin de fer de 600 kilomètres reliant Mombasa à Nairobi puis Naivasha », a rappelé William Ruto lors d’un discours diffusé à Pékin. « De nombreux projets routiers réalisés au Kenya illustrent la solidité de la relation entre nos deux pays. »

Entre Pékin et Washington, un équilibre stratégique

Si la Chine s’affirme comme un partenaire incontournable du développement kényan, cette dynamique soulève des interrogations sur la position des États-Unis. Ces derniers avaient récemment renforcé leurs relations avec le Kenya, notamment sous l’administration Biden, à travers des partenariats économiques et sécuritaires.

L’accord sino-kényan de 960 millions de dollars pourrait-il reléguer au second plan l’alliance américano-kényane ? Pour Nairobi, l’enjeu sera de maintenir un équilibre diplomatique entre ses deux partenaires majeurs, chacun jouant un rôle stratégique dans sa quête de croissance et de leadership régional.

Alors que le Kenya ambitionne de devenir un hub économique en Afrique de l’Est, la gestion de ces relations croisées pourrait bien s’avérer aussi cruciale que les financements eux-mêmes.