MADAGASCAR : ÉLECTIONS MUNICIPALES SOUS TENSION POLITIQUE

Le mercredi, plus de 11 millions d’électeurs malgaches sont appelés aux urnes pour élire les maires et conseillers municipaux des 1 695 communes du pays. Dernier acte d’un cycle électoral d’un an, après une présidentielle et des législatives, ce scrutin s’annonce déterminant pour le paysage politique malgache.

Pour l’opposition, ces municipales représentent une ultime opportunité de contrer l’hégémonie du pouvoir en place en conservant ou en conquérant des villes stratégiques. En revanche, pour le président Andry Rajoelina, ces élections pourraient renforcer sa domination sur les institutions malgaches, déjà acquises à sa cause, avec une Assemblée nationale et un Sénat sous son contrôle.

Le régime a d’ailleurs déployé des moyens considérables pour sécuriser son emprise politique. Des candidats affiliés au pouvoir se présentent dans presque toutes les communes, avec environ 70 localités où ils sont sans adversaires. Une configuration qui laisse présager un scénario favorable au camp présidentiel.

Cependant, ces élections sont entachées par des irrégularités signalées avant même le vote. Les observateurs et les partis politiques surveillent également de près le taux de participation, souvent un indicateur clé de l’engagement démocratique. Lors des municipales de 2019, l’abstention avait atteint 59 %, et cette tendance pourrait se répéter, malgré les appels des deux camps à mobiliser leurs électorats respectifs.

Le verdict des urnes de ce troisième et dernier scrutin de l’année pourrait redessiner les rapports de force entre le pouvoir et l’opposition, ou au contraire cimenter l’horizon politique d’Andry Rajoelina, lui permettant de gouverner sans partage.