MALI : FORT REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT

La junte d’Assimi Goïta a procédé, le 1er juillet, à un fort remaniement du gouvernement. Soit 16 nominations, 13 nouveaux ministres et permutations.

Grand changement au Mali qui assoit davantage le changement politique amorcé avec l’arrivée au pouvoir d’Assimi Goïta. Au lendemain de l'annonce du retrait de la mission de l'ONU dans le pays et huit jours après le résultat favorable d'un référendum au projet de nouvelle Constitution, la junte militaire a procédé, le 1er juillet, à un remaniement partiel du gouvernement. 

Un total de 15 ministres a été remplacé, illustrant un pivot politique crucial dans cette nation de l’Afrique de l’Ouest. Les nouveaux ministres, forts de diverses compétences et expériences, ont maintenant la tâche ardue de guider le Mali à travers ses multiples défis. Leur charge est immense et les attentes du peuple malien à leur égard sont élevées.

Garder la main sur les postes stratégiques

Les poids lourds du régime qui occupent les postes stratégiques tels que le ministère de la Défense, des Affaires Etrangères ou de la Justice, ont été reconduits à leur poste. Un représentant emblématique de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), principale alliance d'anciens rebelles dans le nord, quitte le gouvernement, alors que les tensions sont vives entre les deux parties. Une nouvelle militaire entre au gouvernement, le colonel Assa Badiallo Touré, au ministère de la Santé et du développement social.  

Les Maliens ont approuvé avec 97% des voix le projet de nouvelle Constitution, un plébiscite pour les militaires au pouvoir, bien que le vote ait été entravé dans de nombreuses localités du centre et du nord, soit par crainte des attaques jihadistes, soit par des désaccords politiques.

Les détracteurs du projet le décrivent comme taillé sur mesure pour un maintien des colonels au pouvoir au-delà de la présidentielle prévue en février 2024, malgré leur engagement initial à rétrocéder la place aux civils après les élections.