Le verdict est tombé. L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal de Nouakchott, le 4 décembre. L’ancien dirigeant mauritanien était jugé depuis le 23 janvier dernier pour des chefs d'« enrichissement illicite », « abus de fonctions », « trafic d'influence » ou « blanchiment ». Il était jugé à côté de dix autres personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, des anciens ministres et des hommes d'affaires.
Le tribunal de Nouakchott a ordonné la confiscation des biens acquis par des agissements tombant sous le coup de ces deux qualifications. Il a aussi prononcé la déchéance de l'ancien président mauritanien de ses droits civiques. Mohamed Ould Abdel Aziz a accueilli le jugement sans broncher.
Enjeux et interrogations
Si la condamnation de l’ex-président mauritanien revêt un caractère historique et inédit dans le pays, elle soulève cependant plusieurs enjeux et interrogations. Il s’agit par exemple de se demander si la justice mauritanienne a agi de manière indépendante et impartiale, ou si elle a été instrumentalisée par le pouvoir actuel pour régler des comptes avec l’ancien président, qui a été lâché par son successeur et ancien allié, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Aussi, beaucoup d’observateurs se demandent si i la condamnation de l’ex-président va permettre de récupérer les fonds publics détournés, et de les réinvestir dans le développement du pays, qui fait face à de nombreux défis, comme la pauvreté, le chômage, l’insécurité alimentaire ou la dégradation de l’environnement.
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