En 2023, environ 260 000 femmes sont mortes des suites de leur accouchement, soit une toutes les deux minutes. Sur le continent africain, les risques sont considérablement plus élevés : une femme a 400 fois plus de chances de mourir en couche qu’en Australie. Le Nigeria, la Somalie, la République centrafricaine et surtout le Tchad où une femme sur 24 décède pendant ou après l’accouchement figurent parmi les pays les plus vulnérables. En cause : la pauvreté, les conflits armés et un accès limité aux soins.
« Ce sont des décès évitables », souligne le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus. L’ONU déplore cependant les coupes budgétaires qui affectent les systèmes de santé, mettant en péril les femmes les plus vulnérables. Le taux de réduction souhaité par les Nations unies est de 15 % par an, contre seulement 1,1 % actuellement en Afrique subsaharienne.
Face à ce sombre tableau, certains pays affichent des résultats remarquables. Le Rwanda a réduit la mortalité maternelle et infantile de 80 % entre 2000 et 2024, grâce à une stratégie nationale fondée sur la formation des sages-femmes et l’engagement des agents de santé communautaires. « Nous avons mis en place un système de transmission du savoir entre sages-femmes, et nous n’avons pas recours aux guérisseurs traditionnels », explique Joséphine Murezeki, présidente de l’Association rwandaise des sages-femmes. Ce modèle fondé sur la collaboration et la prévention sert aujourd’hui de référence sur le continent.
© MEDIA AFRIQUE NEWS. All Rights Reserved. Design by DPL DIGITAL