Indifférents aux pressions exercées sur le Niger depuis leur coup d'État, les militaires au pouvoir s'organisent peu à peu pour gérer le pays. Ils viennent de ce fait de choisir et de nommer le chef du gouvernement. 《Monsieur Lamine Zeine est nommé Premier ministre》, a déclaré le Colonel-major Amadou Abdraman, porte-parole du CNSP, dans un communiqué lu lundi soir.
Ali Mahaman Lamine Zeine, 58 ans, n'est pas une personnalité inconnue au Niger. Brillant économiste, diplômé de l'École nationale d'administration (ENA) de Niamey et du Centre d'études financières, économiques et bancaires de Marseille et Paris-I, il a été représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Tchad, en Côte d'Ivoire et au Gabon. Dans l'administration de son pays, Lamine Zeine a intégré le ministère de l'Économie et des Finances en 1991. Il y a gravi tous les échelons jusqu'au poste de ministre des Finances. Une fonction qu'il a occupé 8 ans durant, pendant le magistère de l'ex président Mamadou Tandja.
Le choix porté par les putschistes sur un économiste fait sens. Le Niger est sous le coup de plusieurs sanctions internationales depuis le renversement de Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier. Au niveau sous-régional, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) n'a pas fait dans la dentelle. Fermeture des frontières, suspension des transactions commerciales, gel des avoirs à la banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest. Le Nigéria a suspendu la fourniture en électricité et la France les exportations d'uranium, dont le Niger est très dépendant. Le challenge est donc immense pour le nouveau chef du gouvernement, si les militaires arrivent à s'imposer comme maîtres du pays.
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