La société civile est en alerte. Dans un courrier remis récemment à l’ambassadeur de France au Gabon, et reçu par le Quai d’Orsay selon plusieurs sources, elle dit voir d’un mauvais œil la participation du président français au One Forest Summit, un sommet consacré aux enjeux forestiers et prévu les 1er et 2 mars prochains à Libreville.
«En d’autres circonstances, le peuple gabonais aurait exprimé sa plus grande joie et son honneur de recevoir sur ses terres la visite du Président des Français, ce peuple ami auquel il est tant lié, en dépit d’une histoire douloureuse à bien des égards. Il se trouve que l’année 2023 est, pour notre pays, une année particulièrement sensible au cours de laquelle les Gabonais seront appelés à élire leur président de la République», ont expliqué les signataires de la lettre à Emmanuel Macron.
En d’autres mots, la société civile gabonaise, représentée par une dizaine d’acteurs signataires de la missive, pense que la possible venue du président français à Libreville, à huit mois de la prochaine présidentielle, sera interprétée par les Gabonais comme l’expression du soutien de la France au régime en place en vue de favoriser son maintien au pouvoir. «Cette venue tombe au très mauvais moment», a d’ailleurs récemment confié à RFI, le président exécutif de Brainforest.
«Et j’avais même proposé aux autorités françaises au Gabon que le président Macron puisse intervenir à distance, en visioconférence, au lieu de se déplacer. Ce déplacement lui-même risque de créer la confusion au sein de l’opinion. Le débat politique risque de noyer le véritable problème qui amène Monsieur Macron et les autres chefs d’État au Gabon», a déclaré Marc Ona.
Côté français, cependant, on explique qu’Emmanuel Macron ne viendra à Libreville que pour participer à ce sommet consacré aux enjeux forestiers. Tout porte donc à croire que cet évènement se tiendrait bien avec le chef de l’État français, malgré les craintes de la société civile gabonaise.
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