RDC : Le départ prochain des forces de la Monusco inquiète les déplacés de l’Ituri
En visite en République démocratique du Congo durant une semaine, le Secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de maintien de la paix Jean- Pierre Lacroix, a évoqué avec les autorités de Kinshasa la question du retrait des forces de la Monusco du pays. Présentes depuis 1999, elles sont de plus en plus critiquées pour leur manque d’efficacité dans la lutte contre les groupes armés. Mais cette décision n’est pas du goût de tous les congolais.
Depuis les déclarations du responsable onusien, des inquiétudes se font ressentir, à en croire les déclarations du président du site de déplacés de Djange, dans le territoire de Djugu en Ituri, Richard Likana : « Nous avons encore besoin de la présence des casques bleus de la Monusco pour nous protéger contre des attaques de hommes armés ». Selon lui, la collaboration est franche avec les casques bleus, qui sécurisent au sein de leurs bases, de nombreuses populations lors d’alertes sécuritaires.
Jean-Pierre Lacroix a toutefois tenu à rassurer, en assurant que ce départ devra se faire concomitamment à une montée en puissance des Forces armées congolaises. Il a conscience que « le vide sécuritaire » leur serait « fatal ». C’est pourquoi, « un processus de transition » serait en révision en vue de mettre en place des critères essentiels à un départ de la Monusco « dans de bonnes conditions ».
Les autorités congolaises ont pour leur part sollicité « un soutien accru au renforcement des capacités » de leur armée et de la police. Mais Kinshasa espère aussi un soutien au désarment des milices et un appui au processus diplomatique en cours, dans le désarmement des rebelles du M23 qui sévissent dans le Nord- Kivu.
Les forces de maintien de la paix de l’ONU en RDC sont le plus gros contingent onusien actuellement déployé dans le monde et le plus ancien du continent. La Monusco, présente depuis 2010, a remplacé la Monuc, déployée dans le pays depuis 1999. Avec un budget de plus d’un milliard de dollars par an, elle est la troisième mission en cours la plus coûteuse au monde après la MINUSMA au Mali et la MINUSS au Soudan du Sud.
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