Malgré cette annonce, la Synergie des syndicats des enseignants de la province du Kongo-Central a appelé au boycott de la rentrée, exprimant des préoccupations sur la sécurité et les conditions de travail des enseignants dans ces zones encore instables. La conseillère du gouverneur en charge de l’éducation, Prisca Kamala Luanda, a insisté sur le fait que l’éducation est un droit fondamental pour tous les enfants, tout en précisant qu’aucun enseignant déplacé ne serait contraint de retourner dans les zones occupées par le M23.
« Nous avons aussi des élèves déplacés ici à Goma et ailleurs, qui ont fui la guerre. Les enseignants qui les ont suivis continueront à les encadrer sur place. Nous travaillons actuellement à redistribuer ces enseignants dans les écoles qui accueillent les enfants déplacés », a-t-elle expliqué.
Innocent Bahala, président du syndicat des enseignants au Nord-Kivu, a salué la décision des autorités, mais a souligné que cette rentrée scolaire reste incertaine tant que le gouvernement congolais ne répondra pas aux revendications des enseignants concernant de meilleures conditions de vie. « Si le gouvernement ne met pas les enseignants dans de bonnes conditions, il y aura une grève générale dans tout le pays », a-t-il averti.
Selon un rapport récent du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 380 000 déplacés ont regagné leurs villages dans le territoire de Rutshuru entre mars et début juillet 2024. Cependant, la reprise des cours intervient dans un contexte de tensions persistantes, alors que les négociations pour résoudre la crise dans l’est de la RDC demeurent dans l’impasse.
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