Chargée de réprimer l’enrichissement illicite et tout délit de corruption ou de recel connexe, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) vient de passer de vie à trépas. Les députés sénégalais ont adopté, le 20 juillet, une loi supprimant le tribunal spécial anticorruption créé en 1981, sous Abdou Diouf, et ressuscitée par Macky Sall en 2012 après trente années de mise en sommeil.
La quasi-totalité des députés intervenus se sont réjouis de la suppression de la CREI. Ceux de l’opposition ont critiqué une cour qui rendait une 《justice politique》 et a été utilisée pour 《mater des opposants》, ce que nient les autorités. Des parlementaires sont longuement revenus sur les cas de deux figures de l’opposition, Karim Wade et Khalifa Sall, empêchés de participer à l’élection présidentielle de 2019 à cause de condamnations de la CREI.
La CREI sera remplacée par un Pool judiciaire financier (PJF) comprenant notamment un parquet 《spécialement compétent》sur la criminalité financière et formé de magistrats spécialisés. Le projet de loi a été approuvé par plus de 120 députés sur les 165 que compte l’Assemblée nationale. La nouvelle loi doit être promulguée par le chef de l’Etat.
En attendant, le ministre de la Justice a salué 《un progrès juridictionnel 》avec le PJF, un nouveau dispositif qui《modernise》 la lutte contre la criminalité financière, laquelle 《 s’est complexifiée 》. D’où, selon Ismaïla Madior Fall, les 《 difficultés 》rencontrées par la CREI en raison d’un manque « de ressources humaines, de moyens et de magistrats spécialisés ». La nouvelle loi doit encore être promulguée par Macky Sall.
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