TCHAD : DÉBUT DU RETRAIT DE L’ARMÉE FRANÇAISE

L’armée française a entamé son retrait du Tchad ce mardi, marquant une étape historique dans les relations militaires entre les deux pays. Cette décision intervient après la rupture officielle des accords de coopération, de défense et de sécurité annoncée par le gouvernement tchadien le 28 novembre dernier.

Dans un communiqué publié en début d’après-midi, l’état-major des armées tchadiennes a confirmé le départ de deux avions de chasse Mirage 2000 depuis la base aérienne d’Adji Kossei à 13h15. Ces appareils, accompagnés d’un avion ravitailleur MRTT, ont pris la direction de la France, laissant sur place un seul Mirage.

Une rupture marquante

La décision de rompre ces accords a été annoncée par N’Djamena dans un contexte de tensions croissantes. Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, avait initialement évoqué un délai d’environ six mois pour permettre un retrait progressif des troupes françaises. Cependant, deux jours plus tard, le Premier ministre tchadien avait exigé un désengagement « dans les plus brefs délais. »

En réponse, Paris a accéléré le processus, amorçant ce retrait par le départ des Mirage 2000, symboles de la présence aérienne française dans la région.

Un tournant historique

Le retrait de l’armée française du Tchad revêt une importance particulière. Depuis son retour en 1976 à la demande du président Félix Malloum, l’armée française a maintenu une présence continue dans le pays, jouant un rôle stratégique dans la lutte contre les groupes armés et l’instabilité régionale. À l’époque, cette intervention avait permis de stopper l’avancée des rebelles du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat) vers le sud.

Aujourd’hui, ce désengagement marque la fin d’une époque où le Tchad était considéré comme un point d’ancrage clé pour les opérations militaires françaises en Afrique centrale et sahélienne.

Discussions en cours pour le retrait complet

Au-delà du départ des Mirage, les négociations se poursuivent entre Paris et N’Djamena concernant le retrait des autres éléments militaires français présents sur le sol tchadien. Cela inclut environ 1 000 soldats déployés dans le cadre de la coopération bilatérale et des opérations de lutte contre le terrorisme.

Pour l’instant, aucune date précise n’a été communiquée pour leur départ définitif, mais les autorités tchadiennes insistent sur une exécution rapide et ordonnée du processus.