Des slogans pour un Tchad souverain
Dès 7h15, environ une centaine de manifestants se sont réunis sur l’esplanade du stade municipal du quartier Ndjari. Les participants, majoritairement jeunes, scandaient des slogans tels que « Tchad hourra, Franssa barra » (« Tchad libre, France dehors »), affirmant leur volonté d’une pleine souveraineté nationale.
Pour Ali, un des manifestants, l’objectif est clair : « Nous sommes indépendants. On ne veut pas de base militaire française au Tchad. » Abakar, un autre participant, pointe la responsabilité de la France dans la situation actuelle du pays : « La situation économique et sociale n’est pas à la hauteur du Tchad, le pays le plus riche d’Afrique. Nous sommes prêts pour le départ de la France, pacifiquement ou non. »
Sylvain, quant à lui, adresse un message au président français Emmanuel Macron : « M. Macron, désormais, le Tchad n’appartient pas à la France. Nous ne sommes pas une sous-préfecture, mais un pays libre et souverain. »
Des mobilisations spontanées dans la ville
En marge de la manifestation autorisée, des élèves et étudiants ont investi les rues, notamment ceux du lycée public Félix Eboué et de l’École normale supérieure. Des véhicules ornés de drapeaux tchadiens ont également parcouru plusieurs quartiers, accompagnés de klaxons de joie. La présence de leaders religieux musulmans a été remarquée, renforçant le caractère symbolique de ces mobilisations.
Malgré l’ampleur de ces rassemblements, aucune violence n’a été signalée, et les forces de sécurité ont strictement encadré les zones sensibles, notamment les ambassades et les ministères.
Le Premier ministre justifie la rupture
En parallèle, le Premier ministre Allamaye Halina s’est exprimé pour la première fois sur la décision de rupture des accords militaires avec la France. Selon lui, ce partenariat « a montré ses limites », ajoutant que « notre armée ne tire aucune valeur ajoutée de cet accord ».
M. Halina a insisté sur la nécessité pour le Tchad de compter sur ses propres forces et capacités. Tout en appelant à une « lecture lucide et dépassionnée » de cette décision, il a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’une rupture diplomatique avec la France.
Un tournant stratégique pour le Tchad
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