C’est un véritable séisme que vient de provoquer la Russie. Le pays de Vladimir Poutine a annoncé ce lundi, son retrait de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes. Signé en juillet 2022 à Istanbul, celui-ci permet aux navires transportant des céréales de traverser la mer Noire et d’opérer à partir, ou vers les ports d’Odessa, de Chornomorsk et de Yuzhny Pivdennyi.
L’accord a permis à l’Ukraine d’exporter près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens sur l’année écoulée, en dépit du conflit. L’effondrement de cet accord va tout d’abord affecter les exportateurs ukrainiens, en l’occurrence l’Afrique du Nord où l’Egypte est l’un des plus gros importateurs de blé au monde.
Nouvelle hausse des prix des céréales ?
《La majorité des importations de céréales d’Egypte viennent de Russie et d’Ukraine et tout ce qui peut compromettre ces échanges, tout ce qui peut les rendre plus chers, représente une souffrance directe》, a confié au journal Le Monde Charlie Robertson, ancien économiste en chef de Renaissance Capital. L’Egypte a réduit sa dépendance au blé ukrainien, qui est passé de 28 à 9% des importations entre 2021 et 2022, au profit du blé russe (passé de 50 à 57%).
Dans une moindre mesure cette situation va toucher d’autres pays africains comme le Sénégal. Au-delà des questions d’approvisionnement, beaucoup de pays africains pourraient être touchés par la hausse des prix. Ceux-ci avaient explosé début 2022, avant de redescendre grâce à l’accord céréalier. Clairement, la décision du Kremlin devrait amplifier l’insécurité alimentaire sur le continent.
© MEDIA AFRIQUE NEWS. All Rights Reserved. Design by DPL DIGITAL