Jeudi, lors d’une assemblée générale organisée dans l’amphithéâtre du lycée technique d’Abidjan, plus de 300 enseignants ont débattu de la stratégie à adopter. Au cœur des discussions : l’obtention de cette prime d’un montant minimum de 150 000 francs CFA par trimestre. Le ton était combatif, la détermination palpable. « Il y a des camarades qui sont poursuivis. Pour la solidarité, la sagesse commande qu’on continue à paralyser l’école en Côte d’Ivoire ! », a lancé un professeur sous les applaudissements.
Mais d’autres, plus modérés, ont plaidé pour une reprise temporaire afin de favoriser les discussions. Joséphine, institutrice à Abidjan, soutient cette ligne tout en gardant un œil sur l’objectif principal. « On attend un décret pour reconnaître qu’ils vont nous accorder cette prime. On enseigne et on vit dans la misère… Avec 300 000 FCFA de salaire et un loyer de 200 000 FCFA, que reste-t-il pour faire vivre nos enfants ? », interroge-t-elle avec amertume.
Du côté des élèves, les sentiments sont partagés. Abdoulaye, élève en classe de seconde, comprend les revendications mais craint pour sa scolarité. « D’un côté, je soutiens la grève… de l’autre, j’ai peur de ne pas apprendre assez, ça pourrait me pénaliser. »
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Amadou Coulibaly, se veut rassurant. « La porte du dialogue n’a jamais été fermée. Nous sommes heureux que les syndicalistes soient revenus à la table des discussions. » Des ateliers de travail entre les syndicats et l’exécutif sont prévus du 17 au 19 avril, avec la fameuse prime au cœur des négociations.
Si les enseignants retournent provisoirement dans les salles de classe, la mobilisation reste en veille. Le bras de fer, lui, est loin d’être terminé.
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