FÉLIX TSHISEKEDI ABSENT DU SOMMET D'ARUSHA

Alors qu'il était annoncé dans la capitale tanzanienne, y compris par des sources autorisées, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, s'est finalement désisté.

Une absence qui, à n'en point douter, va énormément peser sur les discussions portant essentiellement sur le règlement de la situation dans l'Est de son pays où une milice dénommée M23 que l'on dit soutenue par le Rwanda impose sa loi aux populations congolaises y vivant, les massacrant à volonté dès qu'il y a rixe. Ce 23ème sommet de la Communauté est- africaine (EAC) qui s'est ouvert ce vendredi 24 novembre 2023 à Arusha, va donc devoir se dérouler en l'absence des deux principaux protagonistes, les présidents congolais et rwandais, qu'Avril Haines, chef des renseignements américains, a, commise par la Maison Blanche, rencontré pour, avec eux, échanger sur les modalités d'une accalmie dans cette région stratégique de RDC. Certes qu'il y aura également à débattre lors de ce sommet de l'admission de la République fédérale de Somalie au sein de l'organisation, mais il reste que le gros dossier est celui de la crise dans l'Est de la RDC dans son volet concernant les moyens de l'apaiser. Serait- ce un argument réciproque que Félix Tshisekedi renvoie à Paul Kagame qui s'est fait représenté à ce sommet par son Premier ministre Édouard Ngirente, en y envoyant à son tour, son vice- Premier ministre chargé de la Défense, Jean- Pierre Bemba, et son ministre d'État chargé de l'intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi ? Question qui vaut son pesant d'or lorsqu'on se représente la configuration de la crise dans cette région- scandale géologique de RDC qui n'attire en réalité pas que des Rwandais, mais aussi des Ougandais pour ne citer que ces cas. Il faut à l'occasion préciser que l'Est de la RDC pose aux autorités de Kinshasa des problèmes en matière de contrôle stratégique, le pays qui s'étend sur deux fuseaux horaires, n'étant pas suffisamment pourvu en infrastructures routières notamment. Et le Rwanda, comme d'autres pays de la région qui en ont depuis pris conscience, surfent, dit- on, sur ce qui est assimilé à une faiblesse, y compris, et là nous revenons sur le cas du Rwanda, en fermant les yeux sur les réclamations ou les plaintes du voisin visiblement désemparé surtout face au tracé des frontières coups de couteau héritées de la coloniale face à une invasion incontrôlée de sujets venus d'ailleurs en quête d'espace vital qui font leur la fameuse maxime latine "Ubi bene ubi patria" comme quoi "Là où c'est bon, c'est là qu'il y a la Patrie". Comprenne qui voudra ! Des explications à cette attitude, on peut les trouver à travers deux explications : le Rwanda, petit pays par la taille, est l'un de ceux au monde qui ont la plus forte densité au km2.

Les raisons officielles d'une absence

Félix Tshisekedi dont le pays est en pleine campagne électorale aurait jugé judicieux, surtout lorsqu'il mesure les risques qu'il court face à des mastodontes comme Moïse Katumbi qui semble déjà ratisser large, et alors qu'il se porte à nouveau candidat à la présidentielle du 20 décembre prochain, de battre campagne plutôt que de disperser une énergie qui devrait lui être utile dans ces circonstances. C'est un avis ! Certainement l'un sur lesquels on doit s'appuyer pour expliquer son absence à Arusha quoique le sommet soit d'une importance capitale. Pour preuve, le chef d'État congolais prend ce samedi la route de Mbandaka dans la province de l'Equateur.
"L'absence de Félix Tshisekedi au sommet d'Arusha ne change pas la donne" selon un responsable de la délégation congolaise qui affirme que défendre le dossier congolais et acter le non-  renouvellement du mandat de la Force régionale de l'EAC demeurent les principales préoccupations de la RDC. Cette Force, Kinshasa la juge inefficace d'où sa décision de demander son départ au plus tard le 8 décembre prochain en fin de mandat. Signalons que ladite Force est déployée dans l'Est de la RDC au Nord et au Nord-ouest de Goma dans la province du Nord- Kivu où sévissent les rebelles du M23 qui gagnent du terrain ces dernières semaines.
La demande de retrait des troupes de l'EAC faite le mois dernier, en respect de la procédure, exige qu'elle soit entérinée lors du sommet, ce qui s'avère compliqué quand on se représente que le Kenya qui dirige les troupes, y verrait un échec.
Curieuse attitude des présidents congolais et rwandais sur qui les Etats- Unis ont fait pression en début de semaine pour les pousser à aller se rencontrer à Arusha, l'objectif étant de les amener convenir des moyens de faire baisser la tension dans cette région- poudrière.