GOMA : UNE CRISE HUMANITAIRE AGGRAVÉE PAR LES COMBATS

Depuis dimanche dernier, la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), est le théâtre d’affrontements intenses entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe rebelle M23, soutenu par l’armée rwandaise. Selon les Nations unies, ces combats ont causé au moins 700 morts et 2 800 blessés, un bilan qui pourrait s’alourdir avec la poursuite des hostilités.

Les structures sanitaires de Goma sont débordées face à l’afflux massif de blessés. L’hôpital Heal Africa, par exemple, accueille actuellement 560 patients, principalement atteints par des balles ou des éclats d’obus. Les ressources en matériel médical et en personnel sont insuffisantes, rendant la prise en charge des victimes extrêmement difficile.

Les morgues improvisées peinent également à gérer l’afflux de corps. À l’hôpital de Kyeshero, la morgue est saturée avec près de 40 corps, pour la plupart non identifiés. Des discussions sont en cours avec le ministère de la Santé pour organiser des enterrements dignes. Les morgues des autres hôpitaux de Goma sont également débordées, et le ramassage des corps se poursuit, mené par la Croix-Rouge et la protection civile.

Les combats ont contraint l’armée congolaise à se replier, permettant au M23 et à ses alliés rwandais de prendre le contrôle de plusieurs quartiers stratégiques de Goma. Cette situation a entraîné une détérioration rapide des conditions de vie pour les habitants, avec des pénuries d’eau potable, d’électricité et de nourriture, exacerbant une crise humanitaire déjà sévère.

Les organisations humanitaires appellent à un cessez-le-feu immédiat pour permettre l’accès à l’aide humanitaire et éviter une aggravation de la catastrophe en cours. La communauté internationale est exhortée à intervenir pour soutenir les efforts visant à rétablir la paix et la sécurité dans la région.