MALI-ALGÉRIE : BRAS DE FER DIPLOMATIQUE AUTOUR D’UN DRONE ABATTU

Les relations entre Alger et Bamako s’enveniment depuis la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne dans la nuit du 31 mars au 1er avril, à Tinzaouatène, à la frontière entre les deux pays. Si le Mali dément toute incursion sur le territoire algérien et accuse Alger d’« exporter le terrorisme », l’Algérie réplique avec virulence, dénonçant des « allégations mensongères » émanant d’une « clique inconstitutionnelle » au pouvoir à Bamako.

Selon Alger, le drone aurait pénétré l’espace aérien algérien sur 1,6 km à 00h08 avant de revenir avec une « trajectoire offensive », justifiant ainsi son abattage. Le ministère algérien de la Défense affirme qu’il s’agirait de la troisième incursion malienne depuis août 2024. De son côté, le Mali soutient que les données de vol prouvent que l’appareil est resté dans son espace aérien, sans toutefois publier de preuves, à l’instar d’Alger.

La tension est montée d’un cran le 7 avril, avec la fermeture réciproque de l’espace aérien entre les deux pays. En outre, l’Algérie a rappelé ses ambassadeurs au Mali et au Niger, et différé l’envoi de son représentant au Burkina Faso, en réaction au soutien affiché de ces deux pays au Mali.

Si aucun affrontement militaire n’est signalé à ce jour, la crise diplomatique s’approfondit entre l’Algérie et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).