MALI: CLAP DE FIN POUR SOULEYMANE CISSÉ

Le monde du cinéma est en deuil. Le réalisateur malien Souleymane Cissé s’est éteint ce mercredi 19 février 2025 à Bamako, à l’âge de 84 ans. Sa disparition est d’autant plus surprenante qu’il avait animé une conférence de presse le matin même, témoignant de son engagement indéfectible envers le septième art.

Né le 21 avril 1940 à Bamako, Souleymane Cissé a consacré plus de cinq décennies au cinéma, devenant une figure emblématique du continent africain. Après des études à l’Institut des hautes études cinématographiques de Moscou, il réalise en 1972 son premier film, “Cinq jours d’une vie”, qui sera primé aux Journées cinématographiques de Carthage en Tunisie. Ses œuvres suivantes, “Den Muso” (1975) et “Baara” (1978), remportent également des distinctions majeures, dont l’Étalon de Yennenga au FESPACO.

En 1987, son film “Yeelen” (La Lumière) est couronné du Prix du Jury au Festival de Cannes, faisant de lui le premier cinéaste d’Afrique noire à recevoir une telle distinction. Cette reconnaissance internationale souligne son talent et son apport inestimable au cinéma mondial.

Jusqu’à son dernier souffle, Souleymane Cissé est resté actif et passionné. Il était attendu à Ouagadougou pour présider le jury de la catégorie “Fiction long métrage” lors de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (FESPACO), prévue du 22 février au 1ᵉʳ mars 2025. Sa disparition laisse un vide immense dans le paysage culturel africain.

Le ministre malien de la Culture, Mamou Daffé, a exprimé sa profonde tristesse suite à cette perte, saluant la mémoire d’un homme qui a su porter haut les couleurs du Mali et de l’Afrique sur la scène internationale. Les hommages affluent de toutes parts, témoignant de l’impact durable de son œuvre et de son engagement pour la promotion du cinéma africain.

Souleymane Cissé laisse derrière lui un héritage cinématographique riche et inspirant, reflet de son combat pour la souveraineté culturelle et la prospérité du continent. Son parcours exemplaire continuera d’influencer et de guider les générations futures de cinéastes africains.